Otage by Clare Mackintosh

Auteur:Clare Mackintosh [Mackintosh, Clare]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Marabout
Publié: 2022-01-12T15:25:03+00:00

Vingt-huit

Passager 1G

Je préfère travailler en solo, en général. C’est moins risqué (moins d’indiscrétions et tout ça) et cela évite les discussions qui tournent en rond et impliquent beaucoup de blablas et peu d’action.

Cependant, certains projets sont de trop grande ampleur pour une seule personne.

Au fil des années, j’ai pris la tête d’une faction dissidente du Groupe d’action en faveur du climat, que j’avais rejoint à la suite de ma révélation. Elle avait le dynamisme et l’énergie d’un mouvement politique, la hiérarchie et le règlement restrictif en moins, et même si nous ne formions qu’un petit groupe, nous étions passionnés par la sauvegarde de la planète. Ceux qui nous rejoignaient étaient triés sur le volet : je ne voulais pas de frondeurs, d’électrons libres, de loups solitaires. Je voulais des gens animés par l’esprit d’équipe. Je voulais des suiveurs, pas des meneurs.

Lentement, je rassemblais mon troupeau.

C’est injuste, mais les médias véhiculent une image stéréotypée des écologistes. Celle de types barbus coiffés de dreadlocks, aux pieds nus et aux mains sales. Des gens qui touchent le chômage, vivent dans les bois et enlacent des arbres. Ils se moquent de nous et ce faisant, ils amènent de manière subtile la société à se moquer aussi des sujets environnementaux. Si les écologistes sont ridicules, l’écologie doit l’être aussi.

En réalité, nous venons de tous les horizons.

L’une de mes premières recrues était une femme au foyer. J’administrais un groupe Facebook alors appelé Astuces pour la maison. Les discussions avaient depuis longtemps dérivé vers le boycott du plastique à usage unique et je commençais à introduire plus d’images d’animaux pour voir à quel point elles parlaient au groupe. Bientôt, je le rebaptiserais Action en faveur du climat et le fusionnerais avec la branche principale. En procédant ainsi, j’avais déjà bâti une communauté de plus de cent mille personnes aux quatre coins du monde.

Seule, notre voix ne porte pas beaucoup ; ensemble, nous pouvons rugir.

Une femme avait posté une émoticône qui pleure sous la photo d’un ours polaire décharné.

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